Le vitrail livre quelques secrets au début du 18e siècle, lorsque la rosace de la façade sud de Notre-Dame est en mauvais état. Quantité de panneaux du vitrail sont très endommagés ou ont même disparu. La rosace est donc reconstituée grâce au financement du cardinal Louis Antoine de Noailles. L’histoire dit qu’il souhaite que la rosace consiste en son blason au centre, avec uniquement du verre blanc autour. Le maître-vitrier parvient heureusement à le dissuader et remplit les lacunes de la rosace avec des vitraux dans sa propre collection. C’est ainsi que L’Annonciation se retrouve dans la rosace de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
La cathédrale est entièrement restaurée au 19e siècle sous la direction du célèbre architecte Viollet-le-Duc. La restauration de la rosace est confiée à Alfred Gérente, un vitrier qui ne jouit pas d’une réputation sans tache. Il réalise une reconstruction de L’Annonciation, fait monter son imitation dans la rosace de Notre-Dame et vend l’original pour son propre bénéfice. Le vitrail passe ainsi aux mains du collectionneur Micheli. Et c’est là que s’arrête la part du hasard : au décès de Micheli, le collectionneur d’art Fritz Mayer van den Bergh va partir à la chasse aux pièces de sa collection. Et avec succès, car ce vitrail fait depuis plus de 120 le bonheur des visiteurs du musée avec son jeu de lumière.